« Il s’agit d’une réduction importante qui ne devrait pas passer inaperçue. Mais c’est le but de l’histoire. Les temps ont changé. Les riverains ont des attentes fortes sur ce sujet. » Thomas Quéro (PS), adjoint au maire de nantais, défend le spectaculaire démontage des affiches qui a débuté mercredi soir. Environ 120 supports de 8m2 et 2m2 seront effectivement retirés de l’étalage d’ici jeudi midi JCDecaux se conformer nouvelle réglementation locale en matière de publicité (RLPm) acquis auprès de Nantes Métropole.
Le texte, voté en juin, interdit désormais la publicité sur près de 70 % du territoire de la ville et prévoit la suppression d’un millier de panneaux sur deux ans. « L’idée est de réduire le nombre de supports pour valoriser le paysage et offrir des vues dégagées, notamment dans le centre-ville historique. C’est aussi penser au climat et réduire la consommation d’énergie », explique-t-il. Thomas Quero.
Moins de revenus pour la communauté
Outre la suppression de toutes les enseignes de 12m2, l’un des aspects notables du plan nantais est l’interdiction de toute exposition dans les espaces naturels et agricoles et dans un rayon de 50m des établissements scolaires (de la maternelle au collège). ) pour « protéger les plus jeunes » de l’incitation à « l’hyperconsommation ». La nouvelle réglementation, qui comprend également des restrictions sévères sur les écrans numériques et l’éclairage, a conduit à la renégociation du contrat de mobilier urbain Réalisé en 2017 avec JCDecaux couru pendant ces 20 ans.
Avec une conséquence directe : un déficit d’environ 3,5 millions d’euros par an pour la métropole (la redevance à la commune était de 6,6 millions d’euros en 2021 et pourrait grimper jusqu’à 11 millions d’euros par an). « Bien sûr qu’il y a un manque à gagner », reconnaît l’adjoint au maire de Nantes. Mais c’est une décision de société que nous assumons. Il faut aussi relativiser par rapport au budget d’une métropole comme la nôtre, qui est d’environ 1 milliard d’euros. »
« Nantes est la première ville de cette taille à travailler avec nous sur une telle demande », a déclaré Valentin Gourdon, directeur régional de JCDecaux en Pays-de-la-Loire et Bretagne. L’affichage, qui détient le marché de la plupart des grandes villes françaises, est conscient que la tendance actuelle n’est pas favorable à son activité. Mais il insiste sur le fait que la « qualité de service » est maintenue avec une « nouvelle arnaque » des panneaux d’affichage restants.
A Grenoble, Lyon, Bordeaux, Rennes…
« Ce que nous regrettons, c’est qu’avec le retrait d’une plaque on supprime certes une capacité d’affichage commerciale, mais on réduit aussi la capacité de la métropole et de ses associations à communiquer avec ses habitants. Nous gagnons également en visibilité auprès des annonceurs locaux et des entreprises régionales. Grâce aux recettes publicitaires, nous retirons aussi un moyen de financement des services publics », conclut Valentin Gourdon, rappelant que les panneaux sont installés, nettoyés et entretenus par l’entreprise privée. « Ce mobilier est absolument indispensable pour l’entreprise », ajoute le directeur régional. Nous ne pourrions pas nous passer des arrêts de bus que nous mettons à disposition, par exemple, à l’heure où nous développons les transports en commun. »
JCDecaux a mobilisé 50 personnes pour démanteler ses 120 panneaux d’affichage dans l’espace public de Nantes en deux jours. Cet équipement est utilisé dans d’autres villes. D’ici mi-2024, les plaques posées sur les propriétés privées de la métropole nantaise, beaucoup plus nombreuses, doivent être démantelées.
Plusieurs autres villes françaises comme Grenoble, Lyon, Bordeaux, Rennes ou Rouen, ont décidé de réduire significativement la présence de la publicité dans l’espace public dans le cadre du renouvellement de leur marché. quelques villes, comme Angersont entamé des négociations similaires avec leur affichage sous contrat.