Le maire EELV de Grenoble est soupçonné de favoritisme dans l’attribution d’un marché public en 2015 et 2016. Ce lundi Eric PioléIl a dit qu’il était « calme » avant d’ouvrir son traiter devant le tribunal correctionnel de Valence. « Je suis satisfait de la décision de l’administration municipale. Parfois, en repensant à une décision passée, on peut se dire : « Peut-être qu’on n’aurait pas dû faire comme ça », mais je suis calme ici », confiait le maire à la presse à son arrivée au tribunal de Valence. L’affaire était sans direction.
Au cours de ces deux journées d’audiences, initialement prévues en mars, la justice drômoise doit examiner les faits reprochés à « l’octroi d’avantages indus » par l’édile écologiste de la ville et ancien commissaire de zone, dont son ancien directeur général des services, François Langlois. La justice soupçonne la commune d’avoir confié par deux fois et sans concours l’organisation d’une partie du « Festival des Tuiles » à l’association « Fusées », proche de la majorité.
Prestation « Artistique » ou « Officielle »
Ce mairie considère qu’il s’agissait en l’espèce d’un Marché Public à Procédure Adaptée (MAPA) pour une prestation artistique ne nécessitant pas de concours pour cette fête populaire qui se tient chaque année depuis 2014 sur l’une des principales artères de la ville. « Il y a un débat technique sur quelle ligne de commande publique doit être respectée », a assuré Eric Piolle avant l’ouverture de l’audition.
« Pour qu’une performance soit considérée comme artistique, elle doit être originale et unique, ce qui n’est pas le cas. C’est la prestation de services, et n’importe quelle structure similaire aurait pu les fournir. Il fallait donc l’ouvrir au marché », répond Thierry Aldeguer, avocat de l’opposition municipale grenobloise qu’il dirigeait. maire Alain Carignon, qui s’est constitué partie civile.
Un club qui aurait fait campagne pour son élection
Pour l’avocat, « l’arrêt de l’ascenseur est facile à comprendre » entre Eric Piolle et cette association, qui selon lui avait milité pour son élection en 2014. Le 1er juin 2021, Éric Piolle a été placé en garde à vue et interrogé par la brigade financière de la police judiciaire évaluersuite à une enquête préliminaire ouverte en 2018 suite à un rapport de la Chambre Régionale des Comptes (CRC).
Dans son rapport annuel, cette dernière soupçonnait alors « plusieurs irrégularités importantes » et évoquait notamment cette attribution, faite contre l’avis de son service des achats, au profit de l’association, proche de la majorité municipale.