« Un vrai problème de stationnement à Grenoble ». Il est 11h en ce mardi ensoleillé lorsque nous retrouvons Jean-Baptiste Thibaut. Doté d’une sympathie naturelle, le prêtre est une figure essentielle dans la vie de nombreux habitants de Grenoble.
L’homme de foi officie dans les paroisses de Corenc, Meylan ou La Tronche. Embarquez avec nous dans sa Peugeot 206 pour découvrir ce personnage haut en couleur.
« Père Jean-Baptiste ? Ça ne finit jamais »
Après avoir mis la clé dans le contact, Jean-Baptiste, prêtre à Grenoble depuis sept ans, se rend à l’église Notre-Dame-du-Rosaire pour s’entretenir avec les membres du diocèse. A 43 ans, l’homme d’église consacre ses journées aux fidèles de sa communauté.
« Père Jean-Baptiste ? Il ne s’arrête jamais et arrive à donner la vie », nous raconte Marie, une fidèle de la paroisse. Sauf le lundi, le curé célèbre la messe tous les jours et anime la vie des catholiques de Corenc ou de Meylan.
Le sourire aux lèvres, il arpente les rues de la métropole grenobloise. Une vie à 100 à l’heure qu’il tente encore de ralentir : « Je ne sais pas dire non et c’est très facile de se perdre dans les activités et les préoccupations des fidèles », avoue Jean-Baptiste.
Il se souvient d’une période difficile où un de ses amis prêtres est tombé en burn-out : « Un prêtre donne beaucoup pour les autres et oublie parfois de prendre du temps pour lui.
Est-ce que je m’oublie en tant que personne ? Oui et non… Je dois trouver un juste milieu.
Jean Baptiste curé à Grenoble
La belle vie
Après sa visite express au diocèse, Jean-Baptise reprend le volant pour nous montrer sa vue préférée de Grenoble. En chemin, il a vu une sœur italienne venue en France pour quelques mois. Trois minutes pour éclaircir les détails avec elle et nous arrivons devant un panorama époustouflant sur Grenoble.
L’occasion pour Jean-Baptiste de souffler un grand coup et de raconter sa vie en Italie, sa dolce vita. « Je voulais vivre en Italie depuis l’âge de 10 ans. Alors je suis parti comme professeur de français », se souvient tendrement le prêtre.
Qu’est-ce qu’une paroisse ?
Longtemps cantonnée à une église ou à une ville, une paroisse est une zone géographique dans laquelle un prêtre officie. Ce temps est révolu car, pour reprendre l’exemple du Père Jean-Baptise, il célèbre des messes dans plus de 5 villes au nord-est de Grenoble.
À Rome, Jean-Baptiste avait des amis, de l’amour et une révélation. Malgré son retour du côté français des Alpes, l’homme a conservé certaines traditions.
L’amour d’une vie
Les cloches sonnent, il est midi. Allez dans un restaurant italien. Le soleil se reflète sur les éclaboussures lorsque Jean-Baptiste mentionne le nom de Francesca. Un nom qui résonne encore pleinement dans le cœur et dans les yeux de Jean-Baptiste.
« J’étais très amoureux de ma copine, mais je cherchais un travail qui me rendrait heureux pour le reste de ma vie », nous dit le prêtre alors que les pizzas encore fumantes arrivent sur la table.
« Je voulais prier tous les jours, alors je me suis dit ‘pourquoi pas' », se souvient le prêtre. Lorsqu’il a annoncé sa décision de rejoindre l’Ordre, Francesca l’a très bien pris. Au point qu’elle a acheté à son petit-ami d’alors son premier livre de prières.
20 ans se sont écoulés depuis leur séparation. Cependant, Jean-Baptiste nous dit qu’il n’a pas perdu de vue Francesca. « Parfois, on échange message sur message de temps en temps », sourit le prêtre grenoblois.
Amoureux de Grenoble et de ses montagnes
« Je suis un vrai supporter de la région. » Dès que l’assiette est vide, il est temps de remonter dans la voiture du prêtre. Sur le chemin de sa maison, Jean-Baptiste parle de politique, de travail, de la vie quotidienne… sa vie.
Arrivé chez lui dans la commune de Corenc, il découvre pour lui un panier-repas. Un beau geste qui émeut le croyant. En attendant que le café soit prêt, Jean-Baptiste nous montre la vue de sa maison : « Je suis tombé amoureux de Grenoble et de la montagne ».
« Quand mes amis viennent me rendre visite, je leur montre les paysages de la Chartreuse », se vante le curé. Au retour, Jean-Baptiste évoque son plus grand regret : « J’aimerais aller au théâtre ou voir des concerts plus souvent… mais c’est difficile de se garer en centre-ville ». Un vrai Grenoblois.
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