La ville de Grenoble envisage de démolir le Vélodrome Palais des Sports, la piste des six jours, dans le cadre d’un projet de réhabilitation de l’enceinte.
Le Palais des Sports de Grenoble est un haut lieu du cyclisme sur piste en France depuis près de 40 ans. De nombreuses compétitions se sont déroulées sur la piste du vélodrome, dont l’épreuve des Six Jours, disparue en 2014. La fin d’une ère. Depuis, la piste en bois est un peu oubliée. Un « projet de développement » voulu par la communauté menacerait désormais son existence.
Selon la mairie, le tracé pourrait être détruit d’ici 2024. « La piste du vélodrome est un sujet très important pour nous. Malheureusement, il n’est plus utilisé aujourd’hui et nous le regrettons et espérons qu’il pourra être utilisé à nouveau. Nous y travaillons. Si un événement populaire peut y être organisé, nous continuerons cet itinéraire. En revanche, si cette voie n’est pas empruntée demain, l’entretien aura moins d’intérêt, même si nous y sommes attachés » explique Maxence Alloto, Adjoint en Charge de l’Economie Locale.
Il l’assure : « La destruction n’est pas enregistrée du tout. » Mais il concède que c’est « matière à réflexion ». Pourtant, cette hypothèse a suscité l’indignation de nombreux internautes, dont des personnalités du cyclisme, Daniel Baal, ancien président de la Fédération française de cyclisme : « La piste du Palais des Sports fait partie du patrimoine sportif français, elle ne peut pas disparaître. » Ou François Pervis, multiple champion du monde de cyclisme sur piste : « N’est-ce pas un maire écolo de Grenoble qui met des pistes cyclables partout ? Il n’a visiblement pas compris l’intérêt d’un tel instrument dans sa ville. »
Le biathlète isérois Emilien Jacquelin s’est également attristé de la décision sur Twitter. Tout comme l’ancien pro du ski Julien Lizeroux : « Que de souvenirs d’enfance en regardant les 6 jours avec mon père et mon frère. »
« Si cette piste était détruite, je me sentirais associée à ma grille tarifaire », regrette Jean-Claude Colotti, double vainqueur des Six Jours, 1991 et 1994. « Je pense qu’il faut conjuguer ça avec le athlètes, la mairie et toutes les personnes impliquées. Nous devons peser le pour et le contre. Si c’est très cher, je pense qu’on va abandonner, malheureusement. Si on a encore l’espoir de le garder, il faut faire tourner les sportifs dessus », poursuit-il.
Une pétition en ligne a été lancée samedi 12 novembre pour protester contre la démolition de cette piste, construite en 1968 pour les Jeux Olympiques. Elle collectionne près de 2 300 signatures ce mardi soir. Le sort du vélodrome devrait être scellé d’ici la fin de l’année.
