Les riverains interpellent la ville de Grenoble sur la situation du parc de l’Alliance, où un campement sauvage a été installé cet été. Ils appellent à la mise en place de mesures de logement durable pour les résidents.
L’histoire se répète à Alliance Park. Un nouveau camp y est en construction depuis le mois d’août, provoquant la colère des habitants de ce quartier au sud de Grenoble. Certains d’entre eux sont à l’origine d’une enquête citoyenneun système mis en place par la communauté qui peut conduire à un dialogue avec les élus sur une question précise.
Dans leur interpellation, les habitants se plaignent des « nuisances » causées par l’implantation du nouveau camp : « insalubrité », « déversement incontrôlé », « incertitude », « humiliation »… Ils affirment avoir déjà été en contact avec les institutions ont, sans réponse de sa part. « C’est pourquoi nous lançons aujourd’hui cette pétition pour vous demander d’intervenir dans la mesure de vos capacités ou, le cas échéant, en collaboration avec d’autres institutions, pour améliorer la situation », écrivent-ils.
La ville de Grenoble assure que des pilleurs ont été déployés dès que ces familles se sont installées « dans une situation de grande précarité » pour les guider notamment dans leurs démarches. « Le parc est régulièrement nettoyé par la métropole et les ordures sont ramassées », précise la communauté écologiste dans un communiqué transmis à France 3 Alpes.
Certains détenus « ont pu faire valoir leurs droits », notamment des demandeurs d’asile. Mais beaucoup d’autres « attendent encore ». Face à cette situation, les habitants réclament l’installation de toilettes sèches sur le site, « plus » d’interventions de la police municipale, mais aussi que des travaux soient menés pour trouver « des solutions d’habitat durable ».
« La semaine dernière la ville a interpellé la Préfecture sur ce dossier pour trouver des solutions de logement dignes », ajoute la municipalité, précisant que les 400 places d’habitation du Centre municipal d’action sociale (CCAS) de Grenoble sont déjà « toutes occupées ».
Contactée, la Préfecture de l’Isère confirme que plusieurs mesures, dont des diagnostics sociaux et sanitaires, ont été réalisées pour les riverains du parc. Il appartiendrait à la mairie de formuler une demande d’expulsion, ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent. Cependant, les autorités de l’Etat se réfèrent à une « déclaration très opportune (de la municipalité, ndlr) et en réponse à une demande de la préfecture pour une ‘considération’ sur cette question, nous demandant d’envisager l’évacuation ».
Camp Alliance Park a été démantelé pour la première fois en décembre dernier. Les quarante détenus s’étaient réfugiés dans une bibliothèque voisine en plein hiver pour braver le froid. Compte tenu de la présence clandestine de ces familles dans l’établissement, la police a évacué le camp dans ce qu’elle a décrit comme des conditions « violentes ». Tous les occupants ont finalement été mis en sécurité.