La députée européenne de la 2e circonscription de l’Isère, Cyrielle Chatelain, préside depuis cet été le groupe Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à l’Assemblée nationale. Ce jeune élu peu connu du grand public incarne une « forme de dialogue » dans les rangs des nupes.
Inconnue du grand public, Cyrielle Chatelain, qui ce lundi 24 octobre a défendu la motion de censure Nupes à l’Assemblée contre le projet de budget 2023, est considérée comme une écologiste « sérieuse », « consensuelle » jouant « collectivement ». , bien loin du « hype » à la Sandrine Rousseau, selon plusieurs de ses confrères.
Le député de la 2e circonscription de l’Isère, 35 ans, qui a battu le sortant Jean-Charles Colas-Roy (Renaissance) au second tour des législatives, a été pointé du doigt comme coprésident du groupe EELV à l’assemblée en juin avec Julien Bayou : « Avec cette coprésidence, je suis probablement presque aussi connue que Julien Bayou, mais pas encore », avait-elle ironisé à l’époque.
Son baptême du feu a eu lieu en septembre : au vu des allégations de violences psychologiques contre son ex-compagnon, son compagnon a dû quitter le groupe parlementaire et les présidences de parti, la laissant seule à la tête des 23 députés écologistes.
Face au duel fratricide entre Julien Bayou et sa collègue Sandrine Rousseau – point de départ de la publicité des allégations – Cyrielle Chatelain est parvenue à maintenir l’unité entre les députés. « Ça a vraiment rapproché les gens », s’enthousiasme la députée et porte-parole du groupe Sabrina Sebaihi, alors que le député EELV Charles Fournier a, pour sa part, salué le déroulement de « l’affaire Bayou avec justesse ».
Mon rôle est que le parti et le groupe s’articulent bien.
Cyrielle Châtelain, représentante EELV pour l’Isère.
Pour M. Fournier, Cyrielle Chatelain « peut devenir une personnalité si elle continue d’incarner le collectif, car cela aussi la rend forte ». Il faudrait encore que la mère de deux filles, qui vit dans la banlieue grenobloise, acquière une notoriété publique, aujourd’hui quasi nulle.
La cheffe de file des eurodéputés verts a déjà prévenu qu’elle n’entendait parler que de « questions vertes » et plus encore de l’affaire Bayou Rousseau. L’ancien adjoint parlementaire du député écologiste du Doubs Éric Alauzet ne souhaite pas non plus se prononcer sur le congrès de décembre, qui doit désigner un successeur à Julien Bayou : « Je ne signerai aucune des motions, mon rôle est que le parti et le groupe s’articule bien », explique celui qui a soutenu Eric Piolle lors de la dernière primaire environnementale.
L’élu de l’Isère, qui s’est engagé dans le mouvement écologiste à 18 ans et travaillait alors dans la métropole grenobloise au sein d’une association d’associations d’insertion par le logement, préfère « le fond à la forme », note Sabrina Sebaihi, qui « la qualité de son travail » et sa « rigueur » sur les dossiers.
Et « elle sait travailler pour le consensus, il n’y a pas de brutalité dans sa façon de faire de la politique », juge-t-elle, notant qu' »elle n’est pas dans le tapage ».
C’est une personne utile au fonctionnement collectif.
Arthur Delaporte, député PS.
Un élu socialiste confirme : C’est « une nouvelle personnalité qui parvient à trouver sa place sans détruire les autres ». Elle était « un peu anti-Sandrine Rousseau. Une personnalité pas forcément très connue, mais qui incarne une forme de sérieux et de dialogue.
Le choix de ce député pour être le premier orateur de la motion de censure Nupes semble évident pour certains : « C’est une personne utile au fonctionnement collectif », a déclaré le député PS Arthur Delaporte, qui a exprimé son souci d' »apaisement et de dialogue ». .
La titulaire d’un Master en entrepreneuriat en économie sociale et solidaire, qui défend des « propositions radicales » face à l’urgence climatique, juge le gouvernement « stupide et fermé » : « Vous mentez », l’a attaquée juste avant que le Premier ministre ne dénonce lors de son discours de défense de la motion de censure « l’inaction du gouvernement sur la protection du climat » et sa « stratégie pour la fin du mandat gouvernemental ».
Même l’eurodéputée, qui défend avec véhémence l’alliance de gauche Nupes – son eurodéputé est une élue LFI – ne cache pas ses divergences d’opinion. Par exemple, lorsque LFI a voulu faire voter une motion de défiance des troupes lépénistes : « Jamais on ne votera pour une motion de défiance du RN », assure-t-elle.