La famille de la jeune femme tué plus tôt cette semaine dans une course-poursuite ponctuée de coups de feu avec police à Grenoble affirme « la vérité » sur les circonstances de sa mort, a déclaré vendredi son avocat. Elle « veut que tout soit clarifié avec une enquête sérieuse », soutient Nabil Boudi et demande « l’ouverture d’une information judiciaire ».
Le jeune de 18 ans a reçu une balle dans le cou alors qu’il était assis dans un véhicule poursuivi par la police mercredi soir après avoir refusé d’obtempérer.
Le conducteur de la voiture, un Marocain de 30 ans, a échangé des coups de feu avec la police avant d’être interpellé. Il a été accusé jeudi de « tentative de meurtre sur fonctionnaire », de « détention d’une arme de catégorie B » et de « conduite sous l’effet de l’alcool et de stupéfiants », alors qu’en détention il a exercé son droit au silence. Depuis lors, il est emprisonné.
Dans le même temps, une enquête a été ouverte par l’IGPN et un rapport balistique a été établi pour déterminer quelle arme a touché le jeune passager, qui selon le procureur a été « mortellement atteint d’un seul coup ».
Un casier judiciaire déjà lourd
La détention de trois policiers impliqués dans la fusillade a été libérée mercredi soir sans inculpation au moment d’écrire ces lignes. « Nous attendons les premières investigations et leurs qualifications pénales avant de décider de porter plainte ou de nous constituer partie civile », précise Me Boudi. Il exhorte également les syndicats de police, la police, les procureurs et la presse à « se sentir un peu plus respectés dans l’incantation de la jeune fille qui a été tuée dans des conditions ignobles et dramatiques, quels que soient les contours de l’affaire ». « Dans ces cas, il y a parfois une tendance à criminaliser les victimes », a-t-il déclaré.
Selon une source policière, le tireur avait été condamné en 2012 à huit ans de prison pour avoir tiré sur des policiers près d’Avignon alors qu’il était recherché pour braquage. Il était également connu à l’époque pour le trafic de drogue, le vol, la dissimulation et les crimes commis avec des armes à feu. Après sa sortie de prison en 2020, il fait face à de multiples accusations pénales et est obligé de quitter le territoire français (OQTF).