Les services du Centre Hospitalier Grenoble-Alpes (CHUGA) ce mardi 6 veulent alerter sur leurs conditions de travail et le manque de personnel.
Les services d’urgence du CHU Grenoble-Alpes (CHUGA) sont en grève illimitée depuis le 1er novembre pour réclamer « la relève du service ». Vous serez accompagné par tous les services de l’hôpital ce mardi 6 décembre.
Une grève générale illimitée commence dans les hôpitaux de Grenoble et de Voiron. Les syndicats alertent sur la pénurie de personnel soignant entraînant la fermeture de lits dans plusieurs services : « A Grenoble, comme partout en France, la situation est catastrophique dans tous les secteurs d’activité », dénonce Claire Ara Somohano, médecin à l’hôpital de Voiron et Délégué syndical FO.
« Les urgences sont la partie visible, mais on peut aussi citer la pédiatrie. La psychiatrie est complètement dévastée. Les patients des urgences attendent des jours avant d’être admis au service psychiatrique car des dizaines de lits sont fermés parce qu’il y a des médecins qui manquent, du personnel qui manque… », poursuit-elle.
Les ouvertures de lit dépendent de la personne. Il faut vouloir trouver le personnel, le former, créer les conditions pour qu’il vienne à l’hôpital et y travaille et y reste.
Claire Ara Somohano, déléguée syndicale FO
« En chirurgie, c’est pareil : 30 % des blocs opératoires ne sont pas occupés. Dans les services médicaux de Grenoble, il y a actuellement plus de 200 lits fermés. Grenoble-Viron, il y a 230 lits. Dans les lits en aval du Voironnais 50% des lits d’infirmerie et de SSR (soins de suite et rééducation, ndlr) sont fermés », poursuit-elle ce lundi soir sur le plateau de France 3 Alpes.
Pour le représentant syndical, les agissements des autorités ces dernières années sont à l’origine de cette situation : « C’est le résultat d’une politique qui a été menée et continue d’être menée. Nous voulons nous attaquer à l’hôpital public et à sa capacité d’accueil des patients. Les places de lit dépendent du personnel. Il faut avoir envie de trouver du personnel, de le former, de lui créer les conditions qui lui permettent de venir à l’hôpital, d’y travailler et d’y rester.
Claire Ara Somohano prévient également des conséquences de cette situation : « Il y a actuellement plus de 170 000 infirmiers en France qui font autre chose que leur métier. Leurs conditions de travail sont telles que 30 % des étudiants infirmiers quittent la profession dans les cinq premières années. » . »
De son côté, la CGT du CHUGA partage ces inquiétudes : « Les conditions sont devenues tellement difficiles que l’accès aux soins des patients souffre. La direction ne sait plus quoi faire et l’ARS ne mesure pas la situation. Donc cette grève est aussi une possibilité de sensibiliser la population à ce qui se passe à l’hôpital », ajoute Sara Fernandez, secrétaire générale CGT et infirmière orthopédiste.
Malgré la grève, la continuité des services est assurée car les grévistes ont un devoir de vigilance. Sara Fernandez laisse entendre qu’un chaton pourrait être lancé la semaine prochaine pour aider les soignants. Un rassemblement pourrait également être organisé.