C’est une énigme qui a longtemps intrigué les scientifiques. Comment la nature crée des couleurs immuables… Pourquoi les plumes d’oiseaux ou les ailes de papillons ne s’estompent pas avec le temps. Une étude menée sur le Jay au synchrotron de Grenoble.
Le geai a cette particularité, ses plumes scintillent magnifiquement en noir, bleu, blanc… C’est cet oiseau que les scientifiques de l’Université de Sheffield ont choisi pour résoudre le mystère de la couleur. Depuis des décennies, nous savons que la nature crée des couleurs avec des pigments, mais aussi avec de la matière.
Alors que les pigments se ternissent avec le temps et virent au gris ou au blanc – comme nos poils et nos cheveux – les couleurs produites par la matière sont immuables.
Pour étudier le fonctionnement de la nature, les scientifiques sont « entrés » dans la nanostructure de la plume de geai, puis d’un cheveu, jusqu’à la matière spongieuse constituée d’ouvertures. La taille de ces cavités et leur distance déterminent la couleur noire, bleue et blanche. Comme un cheveu humain aux multiples nuances.
Une expérience qui ne pouvait être vécue que ESRFl’European Synchrotron Radiation Facility de Grenoble (ou dans l’un des deux autres synchrotrons du monde, aux Etats-Unis et au Japon) et surtout dans un guidage de faisceau très précis qui combine optique et rayons X depuis deux ans.
Durée de la vidéo : 02min 41
Intervenants : Sylvain Prévost, responsable de recherche à l’ESRF ; docteur Patrick Fairclough, professeur de génie mécanique à l’Université de Sheffield (Royaume-Uni)
Cette étude a été menée par des professeurs britanniques de l’Université de Sheffield, Yorkshire. Leur objectif est de comprendre le fonctionnement de la nature afin de pouvoir reproduire des couleurs invariables avec une empreinte carbone réduite. Les usages sont nombreux, couleurs, vêtements…
D’autres aventures attendent le synchrotron. De nombreuses études sont menées sur les 43 lignes de lumière du site dans des domaines aussi divers que la médecine ou la paléontologie. Mais pour l’instant, l’impressionnante machine est en cours de maintenance. Un grand sommeil qui se terminera fin janvier.