depuis plus d’un an, le snowboardeur Le pro Victor Daviet est devenu un expert des « bouteilles par-dessus bord » jetées à tout prix. L’annécien de 32 ans a remué ciel et terre pendant de longs mois pour faciliter l’extradition des 14 membres de l’équipe nationale afghane de snowboard, rencontrés par hasard lors d’une compétition en janvier 2021 au Pakistan. Menacés de mort par les talibans pour avoir pratiqué ce sport, sept d’entre eux ont été « sauvés » entre les Etats-Unis, le Canada, la Suède et l’Allemagne, révèle 20 Minutes Victor Davisil y a neuf mois à un long entretien.
Les sept autres, âgés de 19 à 24 ans, ont dû apprendre à vivre cachés au Pakistan, « en situation précaire avec un visa touristique », loin de leurs proches et de leur rêve olympique. Avec la seule aide financière récoltée par l’argent des Snowboarders Solidaires (SOS), l’association a co-fondé l’an dernier Victor Daviet, dont la campagne de financement participatif collecté plus de 16 000 euros (370 dons).
« Notre vie ici commence à zéro »
Le freerider tricolore, vice-champion d’Europe 2010 en slopestyle, a vécu un moment fort lundi après-midi lorsque lui et sa camionnette familiale ont récupéré ces sept jeunes athlètes à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle. Afghans. « Il y a eu des hauts et des bas constants ces derniers mois, raconte Victor Daviet. L’aide précieuse d’un avocat depuis cet été nous a finalement permis d’obtenir un visa de trois mois pour chacun des jeunes. C’était un moment unique de l’accueillir enfin en France, on n’y croyait pas. Il met en valeur les connexions incroyables qui ont été faites à travers le monde du snowboard. Chaque étape s’est déroulée de contact en contact, de générosité en générosité. »
La prochaine grande échéance pour ces sept jeunes Afghans (six hommes et une femme, Nassima) sera de déposer leur demande d’asile. SOS recherche également pour eux une solution de logement « moyenne durée » près d’Annecy, Chambéry ou Grenoble. Une perspective montagnarde qui permettrait à tout ce beau monde de se retrouver enfin pour rouler dans les Alpes en hiver. « C’est incroyable d’être arrivé à Paris après plus d’un an d’attente », avoue Musawer (19 ans), l’un des snowboardeurs afghans. Il y a des moments où nous avons perdu espoir Pakistan, mais nous n’avions pas d’autre choix que de persévérer, alors nous l’avons fait. Dire au revoir à notre famille a été difficile pour nous. Notre vie ici commence à zéro. »
Il y a quelques mois, l’association Snowboarders of Solidarity a mis en place une cagnotte en ligne pour venir en aide à ces jeunes réfugiés afghans ici. Plus d’informations sur le site du club ici. Courriel : contact@snowboarders-of-solidarity.com