Une étude menée dans dix communes au sud de Grenoble indique la présence de dioxines dans les sols à proximité des plateformes industrielles de Jarrie et de Pont-de-Claix en Isère. L’ARS émet des recommandations sanitaires pour les riverains.
Quels sont les effets des activités industrielles sur l’environnement en Isère sud ? Et surtout, quelles sont les conséquences sur la santé des habitants ? Les résultats d’une étude de territoire lancée fin 2021 dans 18 communes au sud de Grenoble permettent de dresser un bilan.
« L’étude aboutit à la conclusion que les usages sont compatibles avec l’environnement », écrit la préfecture de l’Isère dans un communiqué jeudi 29 décembre, jugeant qu' »il n’y a pas lieu de lancer des études complémentaires ». Les activités industrielles implantées dans ce secteur n’ont manifestement pas d’impacts préoccupants sur l’air, l’eau « et la grande majorité des sols ».
Mais la chute de certaines résidences privées à proximité des plateformes industrielles de Jarrie et de Pont-de-Claix a retenu l’attention des autorités sanitaires. L’étude « met en évidence la présence de dioxines dans les sols, ce qui nécessite des recommandations sur l’occupation des sols », selon la préfecture.
sont des dioxines les polluants organiques persistants dans l’environnement qui s’accumulent dans la chaîne alimentaire, principalement dans les graisses animales, peut-on lire sur Site Web de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces produits chimiques « sont principalement des sous-produits de procédés industriels » qui peuvent provenir d’activités anciennes ou de la combustion des déchets dans les cheminées.
En Sud-Isère, une trentaine d’hectares sont concernés par les dioxines dans le sol, soit entre 500 et 700 personnes. L’Autorité régionale de santé (ARS) leur recommande de « ne pas consommer de cultures en pleine terre » et de « privilégier la plantation de cultures en bacs hors sol » sur ces parcelles.
« Cependant, les niveaux (de dioxine) observés restent dans des limites qui n’entraînent pas de mesure d’interdiction », a nuancé la préfecture. Pour les habitants des communes de Basse-Jarrie, Le Pont-de-Claix et Champ-sur-Drac en général, l’ARS conseille « de ne pas consommer de produits animaux élevés dans ces zones : oeufs, lait, viande ».
Une autre étude menée en parallèle par Santé publique France ne montre « aucun excès » d’incidence ou de mortalité par cancer dans les communes limitrophes des plateformes industrielles de Pont-de-Claix et Jarrie. « Donc, les cancers n’y sont pas plus fréquents que dans le reste du département, toutes localités confondues », résume la préfecture.
La seule anomalie observée dans cette étude concerne le mésothéliome pleural, un type de cancer très rare et excessif dans ces deux secteurs en lien avec « l’exposition professionnelle ou para-professionnelle à l’amiante ».
Retrouvez toutes les recommandations de l’ARS visant à limiter à la fois l’apport et l’émission de polluants sur le site préfectoral.