En Isère, les stations-service sont ravitaillées en carburant. Et pourtant c’est le manque ! En cause, la peur de finir à sec ! Du coup, les stations-service ont la brillante idée de limiter les stocks à 20 litres maximum.

« J’ai connu Mai 68 et je peux vous dire que les goulots d’étranglement n’étaient pas drôles, donc je prends mes précautions. Le climat actuel m’inquiète, ça ne va pas bien du tout, j’ai peur de la révolution », explique un retraité, essayant de faire le plein.

Dans le centre de Grenoble aussi, le gérant d’une station-service assiste depuis samedi à un ballet incessant d’automobilistes devant ses pompes à essence, qu’il a limitées à 20 litres.

Certains comblent l’inattention des vendeurs et remplissent encore des bidons (notre photo à Bourgoin-Jallieu).

Et pourtant ce mercredi 25 mai, les transitaires ont été autorisés par arrêté à déroger temporairement aux règles sur les temps de conduite et de repos afin de faciliter l’approvisionnement des gares. Mais cela ne suffit pas. La panique s’est emparée des chauffeurs et rien ne semble pouvoir les arrêter. Nous transmettons les adresses des endroits où il y a encore du carburant.

>>> Carte des stations « en difficulté »

L’État a eu recours à des mesures extraordinaires ces dernières heures pour éviter la pénurie, comme B. Retraits des réserves stratégiques de carburant et fortes interventions pour débloquer 11 dépôts pétroliers paralysés par les manifestants.

Reportage Florine Ebbhah et Didier Albrand

Durée de la vidéo : 01min 40

Intervenant : Pierre-Yves Brun, Station La Tronche (38)

543 stations en difficulté

En Auvergne-Rhône-Alpes, la journée n’a pas conduit à une dégradation mais à une stabilisation de la situation.

Sur près de 1 780 stations-service, 543 sont épuisées ou en difficulté, contre 551 mardi.

Même si la Raffinerie de Feyzin reste immobilisée par un mouvement social interne, aucun des 16 gisements n’est bloqué. Concernant les ressources de ces dépôts, « elles ne sont pas préoccupantes », explique la préfecture de région, « leur situation est en effet proche de la normale avec 9 jours d’autonomie pour le diesel et 13 jours pour le sans plomb ».

De plus, ces dépôts sont régulièrement approvisionnés, si bien que grâce à la canalisation Méditerranée-Rhône, ils disposent d’une autonomie de 4 jours (Diesel+SP) dans les 48 heures suivantes.

En conséquence, le préfet d’Auvergne-Rhône-Alpes estime qu' »à ce stade, aucune mesure réglementaire de confiscation de la ressource ou de limitation de la distribution ne se justifie ».