Ce vendredi 20 mai après-midi, plusieurs tracteurs se sont arrêtés devant la préfecture de l’Isère à Grenoble. A bord agriculteurs et habitants de Murianette, Gières et Domène opposés à la création d’une zone d’accueil temporaire des voyageurs.
« Non aux voyageurs », « Honte au métro faisant son devoir envers une petite ville de 900 habitants » étaient les slogans sur les pancartes accrochées aux tracteurs. Ces manifestants ont donc voulu protester contre la confiscation d’un terrain dans la commune de Murianette appartenant à la métropole grenobloise afin d’aménager un parking provisoire pour accueillir les grands voyageurs de passage.
Vendredi dernier, le préfet de l’Isère a ordonné que ces quatre hectares de terres utilisées par de jeunes agriculteurs soient récupérés pour accueillir 300 caravanes dans les meilleurs délais.
En réponse, la terre en question a été labourée. Alors c’est dimanche sur le parking Alpexpo que les caravanes sont autorisées se garer pendant des semaines.
Mais les manifestants songent à l’avenir : l’arrivée d’autres voyageurs durant l’été, tant que le lieu-dit « du Pont Barrage » est sur les communes de Fontanil-Cornillon
et Saint-Egrève, ne seront pas prêts à les recevoir.
Ils craignent donc l’utilisation des 4 hectares de Murianette.
Reportage Grégory Lespinasse, Yves-Marie Glo, Françoise Bernard
Durée de la vidéo : 01min 32
Le préfet renvoie le dossier au métro
Dans un communiqué, lâché à l’arrêt des tracteurs, la préfecture semble avoir renvoyé le dossier au métro, l’accusant de ne pas avoir pris « les précautions pour rendre praticable le quartier Murianette ». Puisqu' »aucun pays alternatif adapté n’a été proposé », précise le préfet, « pour prendre acte de ce non-respect des obligations imposées à Grenoble-Alpes Métropole ». De ce fait, les communes « ne pouvaient pas recourir à la procédure d’expulsion en cas d’installation illégale de grands groupes sur des propriétés privées ou des lieux publics ».
Le Préfet rappelle également que « le refus d’exécuter les mesures prescrites par l’autorité requérante constitue une infraction passible de poursuites ».