C’est une adresse un peu spéciale que nous vous invitons à découvrir aujourd’hui. Suivez-nous sur les collections exceptionnelles du Musée de Grenoble : du 17moi à 20 ansmoi siècle, nous vous proposons une pause devant nos 6 œuvres préférées, à raison d’une par mois.
Le troisième épisode nous emmène dans une salle un peu isolée, loin des grands formats et des sculptures lumineuses. Quatre tables appétissantes se cachent dans cet écrin secret, authentique ode aux plaisirs de la table que nous vous invitons à déguster en détail.
Le luxe des détails
La première impression est simple : on a faim en contemplant ces tableaux. Des assiettes pleines de fruits et de fleurs sont présentées dans une profusion extraordinaire. Les arts décoratifs sont à l’honneur : on s’émerveille devant le coquetier en argent, le manche en damier de ce couteau, la délicatesse des vases…
L’élément le plus précieux n’est cependant pas ce que l’on imagine puisqu’il s’agit des tulipes, véritable trésor à l’époque. Les ampoules font l’objet de spéculations et leur prix peut atteindre des sommes colossales. Fait intéressant, la manie des tulipes fait toujours partie intégrante du folklore néerlandais aujourd’hui.
Cependant, l’affichage de la richesse n’est qu’une illusion. Comme tout, la fortune n’est qu’un rêve passager et les fragiles verres de cristal peuvent disparaître d’un geste maladroit. A travers la beauté de ces toiles, le peintre nous invite à réfléchir sur la valeur de notre existence, aussi brève qu’un bon repas.
un appétit artistique
Cet affichage somptueux contraste magnifiquement avec la simplicité de la nourriture, comme le simple pain placé à côté d’un verre de champagne délicat. Pourtant, pas une miette, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et… propreté !
La composition elle-même est orchestrée au millimètre près, aucun des éléments des tableaux n’est placé au hasard. Positionnés en quinconce, ils forment des lignes verticales qui cassent la régularité horizontale de la table et des plats, créant un équilibre qui met en valeur le contenu des plats.
Les merveilleuses coupes de fruits sont un prétexte pour l’artiste, une occasion de travailler sur les textures et les couleurs. Les cerises et les artichauts sont des explosions visuelles, sur un fond neutre et simple.
N’oubliez pas que vous allez mourir… alors profitez-en !
Œuvres du peintre flamand Osias Beert, ces quatre natures mortes sont un bon exemple de vanité, genre particulièrement apprécié au XVIIe siècle.moi siècle. Inspiré de la formule philosophique de Je me souviens que je suis mort, souviens-toi que tu vas mourirles vanités symbolisent la fragilité de la vie humaine.
Notre existence éphémère est soulignée par de petits détails presque imperceptibles. Un pétale de rose tombé, une libellule transparente ou encore un papillon perché sur un fruit qui commence à se gâter : l’instant est fugace, profitez-en tant que vous le pouvez.
Alors, sans tarder, profitons d’un bon repas en pensant à notre courte vie… Le plus dur sera de choisir le restaurant !
Osias Beert, Fleurs, fruits, vases et autres objets1580-1624, bois, 0,523×0,730m
Osias Beert, Artichauts, fruits et coupes1580-1624, bois, 0,523×0,730m
Osias Beert, fruits et pain1580-1624, bois, 0,523×0,730m
Osias Beert, fruits et verres1580-1624, bois, 0,523×0,730m
Musée de Grenoble
Ouvert tous les jours de 10h à 18h30, sauf le mardi
5 Place Lavalette, 38000 Grenoble – 04.76.63.44.44.
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Une série proposée en collaboration avec le Musée de Grenoble