Un « très grand pas en avant » contre le diabète de type 1

Une journée mondiale Diabète, ce lundi, à marquer d’une pierre blanche. Un traitement que les patients attendent depuis longtemps avec le diabète Le type 1, particulièrement instable, vient d’être homologué par les autorités sanitaires : après des années d’expérimentation, la greffe d’îlots pancréatiques « change » la vie des bénéficiaires. « C’est révolutionnaire », assure Valérie Rodriguez, une quadragénaire qui ne cache pas sa satisfaction. Le 24 octobre, au CHRU de Strasbourg, elle a été l’une des premières patientes en France à bénéficier d’une telle greffe dans le cadre des soins courants (hors projet expérimental et prise en charge par l’assurance maladie).

Avant l’opération, elle avait essayé tous les traitements proposés pour réguler son rythme glycémie, sans succès retentissant. « J’ai vécu en permanence avec une épée de Damoclès sur la tête ». « Il y a la peur d’entrer dans un coma hypoglycémique : il m’est arrivé de reprendre du sucre en conduisant sur l’autoroute (manger des glucides rapidement), par exemple. » Depuis sa greffe, elle est « revivue ». « Je n’ai plus ces sautes de glycémie, mon corps se fatigue beaucoup moins. J’ai une pêche tueuse, je me sens chanceux Cette technique est géniale », admet-elle.

Cellules d’un donneur non diabétique

Cette « technique » consiste à implanter dans le foie du patient des îlots de Langerhans, des cellules du pancréas responsables de la sécrétion d’insuline, prélevées sur un donneur non diabétique au stade de mort cérébrale. Bien que Valérie Rodriguez n’ait pas ressenti d’effets secondaires particuliers, elle souligne que, comme toute greffe, cette intervention nécessite un traitement anti-rejet à vie. Ou dans son cas « sept pilules le matin et six le soir ». « Face aux hypoglycémies et aux malaises à répétition, je préfère mon petit-déjeuner aux pilules, il n’y a pas de comparaison », dit-elle.

Les premiers essais cliniques de ce traitement ont eu lieu au Canada en 1999 puis en Europe et ont duré deux décennies. En 2020, la Haute Autorité de Santé a donné son feu vert à cette pratique pour certains profils de patients « chroniquement instables ». Ainsi, en décembre 2021, le CHRU de Lille a été le premier établissement français à pratiquer une telle greffe en soins courants, avant d’être imité par eux. celui de Strasbourg. « C’était très solennel, il y avait 15 personnes au bloc opératoire, tout le monde voulait être là ! ‘ », se souvient Valérie Rodriguez.

Pour les patients, « c’est un très grand pas en avant. Et pour nous médecins, c’est l’aboutissement d’une recherche clinique pluridisciplinaire à très haut niveau, c’est une reconnaissance très forte », reconnaît Laurence Kessler, professeur de diabétologie au CHU de Strasbourg et membre de la Société francophone du diabète.

Une thérapie indiquée pour plusieurs centaines de patients par an

« À l’échelle de la carrière, c’est très satisfaisant de passer des études animales aux études humaines et enfin aux soins de routine », déclare l’homme, qui a obtenu une maîtrise en îlots pancréatiques de rat en 1988. Selon Laurence Kessler, cette thérapie est indiquée chez quelques centaines de patients par an, une infime minorité des 370 000 diabétiques de type 1 recensés par la Fédération française du diabète. « C’est un petit nombre, mais c’est fondamental, puisque ce sont des patients pour lesquels on n’a pas d’alternative thérapeutique », souligne le diabétologue. « Et nous n’en sommes qu’au début : ce traitement peut être indiqué pour d’autres patients dont le traitement a échoué, par exemple avec des maladies du pancréas ou de la mucoviscidose. »

Depuis son autorisation, le traitement a été effectué en France. Outre les CHRU de Lille et de Strasbourg, certains hôpitaux de Paris, Grenoble et Montpellier ont reçu l’autorisation des Autorités régionales de santé (ARS) de procéder à des greffes, après avis de l’Agence de la biomédecine. Toulouse et Nantes sont également candidates.

« Les agréments répondent aux exigences de sécurité et de qualité pour les patients. Le savoir-faire se trouve aujourd’hui chez ceux qui ont déjà exercé cette activité dans le cadre de la recherche, mais il est accessible à un grand nombre de laboratoires », souligne le professeur Michel Tsimaratos, directeur général adjoint de l’Agence de la biomédecine. « La greffe d’îlots vient enrichir l’arsenal thérapeutique au service des patients et mérite sans doute d’être rappelée », conclut-il.






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